Le portefeuille, talon d’Achille des promoteurs de haine en ligne – France Soir

Le portefeuille, ce talon d’Achille de tout promoteur de haine en ligne. France Soir revient notamment sur le projet que je pilote : Stop Hate Money.

Extrait.

A l’image de l’initiative très récente « Stop Hate Money », pilotée par le maître de conférence et spécialiste du numérique Tristan Mendès-France et portée par le site Conspiracy Watch. Ici aussi l’objectif est d’ »assécher l’éco-système financier » de la fachosphère explique-t-il à France-Soir, mais aussi de professionnaliser la méthode.
« Les Sleeping giants sont comparables aux Anonymous », explique ainsi Tristan Mendès-France, en référence au célèbre groupe informel « d’hacktivistes ». Alors que « Stop Hate Money est adossé à un site et a des effectifs », bien que ceux-ci soient à ce stade encore modestes (un stagiaire et une autre personne).
Les petits nouveaux procèdent également légèrement différemment: plutôt que d’interpeller publiquement les marques sur les réseaux sociaux, « Stop Hate Money » préfère les contacter directement. Mais veut surtout aller plus loin, en ciblant tout l’écosystème de « l’argent de la haine ».
Au-delà de la publicité, les sites de cagnotte en ligne figurent par exemple en bonne place dans la liste des leviers identifiés. L’extrême droite, via des groupes constitués ou des militants agissant en leur nom propre, recourt beaucoup à leurs services pour se financer. « Ces sites disent qu’ils ne peuvent rien faire si la cagnotte n’est pas illégale », de par son objet par exemple, dénonce Tristan Mendès-France, « mais c’est aussi une question de valeurs et ils doivent assumer commercialement ».
Au-delà de la pub, il a aussi imaginé toute une panoplie d’autres entreprises à cibler pour tenter d’enrayer la mécanique financière de la fachosphère. Il y a les boutiques en ligne, les moyens de paiement et les services de livraison, bien sûr, mais aussi les plateformes de streaming vidéo ou audio comme Deezer, Spotify, qui sont utilisées pour héberger des podcats; Amazon et consorts dont « les algorithmes font remonter des livres toxiques »; la question des droits d’auteur également, alors que certains sites se sont fait une spécialité de piller et détourner le contenu des grands médias. « Stop Hate Money » veut aussi aller sur les nouveaux réseaux sociaux très prisés des jeunes que sont Twitch et Tik Tok, où de grosses chaînes monétisent très bien leur audience. L’objectif est enfin de faire du lobbying, d’éduquer les acteurs publics et privés à l’importance qu’a prise la fachosphère dans la diffusion de la haine.